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Le Grand Débat Littéraire : L’Emprunt comme Art ou comme Imposture ?

La création littéraire est-elle un acte de génération spontanée, jaillissant d’un esprit vierge de toute influence ? Ou est-elle, par nature, un processus de digestion, d’assimilation et de transformation de ce qui a été lu, entendu et vécu ? Cette question fondamentale est au cœur d’un débat séculaire qui oppose deux visions du monde, deux philosophies de l’écriture. D’un côté, les chantres de l’originalité absolue, pour qui toute forme d’emprunt est une trahison. De l’autre, les partisans d’une forme de « communisme littéraire », où les œuvres du passé constituent un patrimoine commun dans lequel il est non seulement permis, mais nécessaire de puiser. Une plateforme web dédiée à l’étude du plagiat, dirigée par l’experte Hélène Maurel-Indart, offre un terrain fascinant pour explorer cette controverse en donnant la parole aux plus grands écrivains, dont les opinions tranchées révèlent les tensions profondes qui animent le monde des lettres.

La première école de pensée, celle qui revendique une forme de légitimité de l’emprunt, rassemble des noms aussi illustres que Voltaire, Montaigne ou Alexandre Dumas. Pour ces auteurs, la création n’est pas un acte solitaire, mais un dialogue constant avec les œuvres qui les ont précédés. La célèbre citation de Voltaire, « Les esprits les plus originaux empruntent les uns aux autres », est emblématique de cette vision. Il compare la connaissance et l’art à un « feu » que l’on va prendre chez son voisin pour l’allumer chez soi avant de le communiquer à d’autres, le rendant ainsi propriété de tous. Lautréamont va encore plus loin en affirmant : « Le plagiat est nécessaire. Le progrès l’implique. » Cette formule provocatrice suggère que l’innovation ne peut naître de rien ; elle est une réorganisation, une amélioration ou une subversion de l’existant. Paul Valéry utilise une métaphore biologique puissante : « Le lion est fait de moutons assimilés », signifiant que la force et l’originalité d’un grand esprit se nourrissent de l’assimilation d’innombrables sources plus modestes. Cette perspective dédramatise l’emprunt, le transformant en un acte de conquête (selon Dumas) ou en un jeu d’adresse où, comme le dit Pascal, on utilise la même balle que les autres, mais on la place mieux.

En opposition frontale à cette vision se dressent les défenseurs farouches de l’originalité pure, ceux pour qui le sceau de l’unicité est la valeur suprême de l’art. Jean-Jacques Rousseau ouvre ses Confessions par une déclaration qui ne laisse aucune place à l’ambiguïté : « Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. » C’est l’affirmation d’un moi créateur radicalement singulier. Alfred de Musset exprime ce rejet avec une verve poétique célèbre : « Je hais comme la mort l’état de plagiaire ; Mon verre n’est pas grand, mais je bois dans mon verre. » Cette métaphore du verre incarne l’intégrité de l’artiste qui, même si son génie est modeste, préfère puiser à sa propre source plutôt que de s’abreuver à celle des autres.

Cette condamnation du plagiat peut prendre des formes variées, de la critique acerbe à l’affirmation de sa propre supériorité créatrice.

  • La fierté de l’invention : Cervantès se vante d’être le premier à avoir écrit des nouvelles en castillan, affirmant : « Mon génie les engendra, ma plume les mit au monde. »
  • Le mépris de l’imitation : Marivaux déclare préférer être humblement assis parmi les « auteurs originaux » plutôt qu’en première ligne du « nombreux bétail des singes littéraires ».
  • La condamnation morale : Chamfort ironise sur un certain M… qui « met sa bibliothèque dans ses livres », tandis que Pierre Bayle compare le plagiat au vol des meubles et des balayures d’une maison, un pillage sans discernement.
  • La distinction culturelle : Scudéry établit une hiérarchie, considérant que l’emprunt aux Anciens est une « étude », tandis que l’emprunt aux Modernes est une « volerie ».

Ce débat n’est pas qu’une simple querelle d’intellectuels. Il révèle des angoisses profondes liées au statut de l’auteur, à la valeur de l’œuvre et à la définition même de la littérature. En explorant ces points de vue divergents, on comprend mieux pourquoi le sujet du plagiat est si sensible et pourquoi les accusations peuvent être si violentes. La ressource en ligne qui compile et analyse ces citations offre un panorama exceptionnel de cette guerre des idées. Pour ceux qui souhaitent plonger au cœur de cette fascinante controverse et comprendre les arguments de chaque camp, il est vivement recommandé de Consultez le contenu détaillé de cette plateforme. Elle permet de saisir que, bien avant le droit d’auteur et les logiciels anti-plagiat, les écrivains eux-mêmes se déchiraient déjà sur la question la plus fondamentale de leur art : qu’est-ce que créer ?